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16
Mar
2015

Lettre ouverte de l’Ufisc à Madame Fleur Pellerin

L’Ufisc a rédigé une lettre ouverte à l’attention de Madame Fleur Pellerin, Ministre de la culture et de la communication au sujet de l’entreprendre dans le secteur artistique et culturel. Cette lettre ouverte est une réaction à plusieurs rapports sortis récemment et en particulier à celui de Steven Hearn sur le développement de l’entrepreneuriat dans le secteur culturel en France.

” […] Nous pensons au contraire que le modèle social et de solidarité démocratique mis en oeuvre depuis tant d’années dans le champ artistique et culturel est une construction politique à laquelle participe une multitude d’initiatives sur les territoires.

Entre les structures issues de l’administration publique et les entreprises commerciales lucratives, s’est développé une profonde et forte dynamique d’entreprises artistiques et culturelles de l’économie sociale et solidaire. Celles-ci se fondent sur la primauté des droits des personnes et du respect de la dignité, de la non lucrativité et de la solidarité pour défendre la diversité culturelle.

Malgré une tendance à se restreindre à un référentiel unique de marché concurrentiel, dont la somme des intérêts particuliers équivaudrait à l’intérêt général, une autre économie politique s’organise. Elle est empreinte de redistributions et de logiques coopératives dont le but principal est la construction d’un meilleur vivre ensemble, par la diversité des échanges culturels et des pratiques artistiques.

Ainsi, il n’est en aucun cas impératif de souscrire à des critères de concurrence et d’accumulation de richesses financières. Les nombreuses initiatives qui se reconnaissent de l’économie sociale et solidaire (ESS) se sont constituées en entreprises au capital humain pour les unes (associations) et si capital financier il y a (coopératives ou sociétés commerciales), les actionnaires n’en sont pas rémunérés. Elles portent des réflexions sur les biens communs en organisant l’entreprise en tant qu’espace de production collective, en élaborant des modes de gouvernance partagée qui reconnaissent la place de chacun dans les démarches de création artistique et de pratiques culturelles. La notion de richesse est ré-associée à la qualité des échanges, à l’équilibre dans la circulation des oeuvres et au partage de leur valeur. ”

Consulter la lettre ouverte de l’Ufisc à Madame Fleur Pellerin.

Source : UFISC